Investir dans les fonds de fonds : une stratégie payante ?

En 2023, plus de 80 milliards d’euros ont été collectés par les fonds de fonds en Europe, malgré des frais de gestion parfois supérieurs à 3 % annuels. Cette dynamique contraste avec la montée en puissance des ETF à bas coût et la défiance croissante envers les produits financiers complexes.

Certains investisseurs institutionnels continuent pourtant d’accorder une place centrale à ces véhicules, misant sur leur capacité à diversifier efficacement les expositions. Pourtant, l’empilement des couches de gestion et l’opacité de certaines stratégies alimentent un débat récurrent sur la réelle création de valeur.

Fonds de fonds : pourquoi suscitent-ils autant d’intérêt chez les investisseurs ?

L’attrait tenace pour investir dans les fonds de fonds repose sur un double mouvement : la volonté de disperser les risques et l’ambition de sécuriser ses placements face aux secousses des marchés. Nombreux sont les épargnants qui cherchent à s’offrir une diversification du portefeuille sans s’aventurer seuls sur des terrains inconnus. Les fonds de fonds leur ouvrent la porte à un univers d’actifs habituellement réservés à la gestion de fortune ou aux initiés, en mutualisant les ressources et en effaçant bien des obstacles.

Autre atout : la prise en compte croissante des critères d’investissement responsable. En choisissant des supports engagés ou labellisés, l’investisseur peut concilier rentabilité et convictions, sans se perdre dans les méandres administratifs. Résultat, ces véhicules permettent de construire un placement ajusté à un horizon d’investissement défini, tout en évitant de mettre tous ses œufs dans le même panier.

Voici les principaux arguments avancés par ceux qui privilégient cette approche :

  • Accès à une large palette de classes d’actifs : actions, obligations, private equity.
  • Professionnalisation de la sélection : allocation confiée à des experts, ajustements réguliers.
  • Réduction du biais émotionnel : les décisions sont prises par des gestionnaires aguerris, non par l’investisseur lui-même.

Face à une concurrence qui s’intensifie, les sociétés de gestion peaufinent sans cesse leurs offres. Les souscriptions, elles, poursuivent leur progression, preuve d’une confiance solide malgré la critique récurrente sur le niveau des frais et la montée en force des ETF. Désormais, la gamme s’étend : fonds de fonds thématiques, approches centrées sur le climat, solutions multi-actifs… Autant de réponses à la quête actuelle de sens, de rendement et de sécurité.

Comprendre le fonctionnement des fonds de fonds, sans jargon compliqué

S’intéresser aux fonds de fonds, c’est d’abord regarder comment ils composent un portefeuille à partir d’autres fonds d’investissement. Le principe est simple : un gérant assemble différents supports, chacun positionné sur une classe d’actifs particulière, actions internationales, obligations, fonds private equity, voire fonds euros pour la stabilité. L’objectif est de tirer parti des avantages spécifiques de chaque stratégie, répartir les risques et viser une performance régulière, moins exposée aux aléas d’un seul marché.

En pratique, cela signifie qu’avec un unique placement, un particulier détient indirectement des dizaines, parfois des centaines de lignes. Cette logique s’applique dans une assurance vie, un contrat vie PER, un plan d’actions PEA ou dans toute enveloppe dédiée à la gestion de patrimoine. Pour l’investisseur, le bénéfice est concret : plus besoin de multiplier les arbitrages ou de suivre chaque marché, le gérant s’en charge, en tenant compte de la situation patrimoniale de l’ensemble.

La gestion d’un fonds de fonds exige une surveillance constante. Le professionnel ajuste la sélection en fonction de la conjoncture, des signaux économiques, des opportunités ou des avertissements du marché. Cette gestion dynamique intègre la robustesse des supports choisis, le contexte de taux, la volatilité et l’appétit global pour le risque. En assurance vie, ces fonds viennent souvent compléter les classiques fonds euros pour offrir davantage de dynamisme sans sacrifier la diversification.

Pour mieux cerner les choix possibles, voici quelques exemples de supports courants retrouvés dans les fonds de fonds :

  • Fonds euro : stabilité et sécurité, particulièrement recherchés dans l’assurance vie.
  • Fonds private equity : recherche de rendement, au prix d’une volatilité plus forte.
  • Classe d’actifs performante : pour ceux qui visent la croissance sur le long terme.

Quels pièges éviter et quels réflexes adopter pour investir sereinement ?

Entrer dans l’univers des fonds de fonds n’est pas sans embûches. Premier point à surveiller : le niveau des frais de gestion. L’addition des frais inhérents à chaque fonds sous-jacent et à la structure globale peut peser lourdement sur la rentabilité à long terme. Il convient d’examiner attentivement la grille tarifaire : frais d’entrée, de sortie, frais de surperformance parfois dissimulés dans la documentation.

Autre vigilance à garder à l’esprit : le risque de doublon. Il arrive qu’une même société cotée soit présente dans plusieurs fonds détenus, ce qui réduit la diversification du portefeuille et expose à un risque de corrélation non négligeable. L’analyse détaillée de la composition des portefeuilles sous-jacents s’impose pour éviter ces surreprésentations.

La sous-performance guette aussi certains fonds de fonds, en particulier ceux qui adoptent des stratégies trop prudentes ou mal réparties. Lorsque les marchés actions accélèrent, ils peuvent peiner à suivre la cadence. Privilégier une gestion transparente, capable de justifier ses choix et d’ajuster son exposition en fonction de la volatilité, reste une précaution avisée.

La dimension fiscale mérite une attention particulière. Selon le contrat choisi, assurance vie, PEA, PER, la fiscalité diffère. Les prélèvements sociaux et l’imposition sur les plus-values varient en fonction du type de support et de la durée de détention.

Pour investir de manière éclairée, gardez en tête ces réflexes :

  • Examinez le ticket d’entrée ; certains fonds de fonds sont réservés à des patrimoines conséquents.
  • Assurez-vous que le capital garanti n’est pas un mirage : la plupart des fonds de fonds comportent un risque de perte.
  • Vérifiez la cohérence entre votre profil de risque, vos objectifs et la stratégie du fonds sélectionné.

Zoom sur les stratégies gagnantes pour maximiser la performance de son portefeuille

Dans la sphère de la gestion pilotée, les fonds de fonds déploient une gamme de stratégies dont la pertinence dépend de l’objectif de rendement, de la tolérance au risque et du délai envisagé. Certains optent pour la gestion passive, misant sur les fonds indiciels, des frais réduits et une allocation systématique par grandes classes d’actifs. D’autres préfèrent la gestion active, avec une sélection plus pointue, des arbitrages fréquents et une veille permanente sur les secteurs innovants ou les marchés émergents.

Quelques leviers à exploiter pour renforcer la solidité de son portefeuille :

  • La diversification reste incontournable. Répartissez vos avoirs entre actions, obligations, immobilier via SCPI assurance vie, et, pour les plus dynamiques, pensez au private equity ou au crowdfunding immobilier.
  • Faites appel à l’expertise d’un conseiller en gestion de patrimoine indépendant ou à celle d’un conseiller financier. Leur capacité à ajuster les allocations, à arbitrer entre prudence et opportunisme, pèse lourd sur la performance à long terme.

La performance historique des fonds de fonds varie fortement selon la stratégie adoptée. Les portefeuilles qui combinent gestion active et allocation alternative surclassent parfois les indices, en échange d’une volatilité plus marquée. Les dispositifs comme le plan d’actions PEA ou l’assurance vie PER fournissent un cadre pratique pour optimiser la fiscalité et profiter d’une enveloppe d’investissement souple.

Avant d’agir, il est judicieux de consulter des analyses indépendantes, celles de Ramify ou Goodvest par exemple, afin de confronter la stratégie des gérants avec vos attentes personnelles. La rigueur, la transparence du reporting, l’accès facilité à l’immobilier grâce aux SCPI ou à l’innovation via l’investissement dans des startups, redessinent aujourd’hui les contours d’une gestion de patrimoine solide et tournée vers l’avenir.

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